INSTALLATION Conceptrice-paysagiste, elle a créé son bureau d'études
Du tonus et du savoir-faire : il en faut à Charlène Taleb pour mener à bien sa petite entreprise installée en Gironde. Fondée en 2012, Dolce and Garden n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Et si elle reste fluctuante, elle est animée par une volonté et une passion sans limites.
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À 26 ans, avec en poche un BEPA préparé en deux ans, un bac pro obtenu en deux ans également puis un BTSA « Aménagement de l'espace, option travaux paysagers », Charlène Taleb a choisi de créer son entreprise. « J'ai toujours eu cette ambition. Et ce que j'appécie le plus dans ce métier de conceptrice-paysagiste que j'ai choisi, c'est la relation avec le client », affirme la jeune femme.Cette dernière a débuté ses études en formation initiale au lycée horticole Camille-Gaudard de Bordeaux, situé au Haillan (33). Intéressée par l'esthétique et la décoration, elle s'est passionnée pour les aménagements extérieurs. « J'ai acquis les bases techniques et les savoir-faire durant les quatre premières années de mon cursus. La formation était très complète et assurée par de très bons professeurs. »
Mais à l'époque, l'établissement bordelais ne proposait pas le BTSA « Aménagement de l'espace, option travaux paysagers ». Charlène Taleb a donc rejoint le CFA de la Brie, à Monbazillac (24), pour y suivre cet enseignement en alternance. « J'avais envie de poursuivre mes études car je m'étais senti valorisée par la mention 'bien' que j'avais décrochée au bac », explique-t-elle. Dans le cadre du BTSA, elle est employée par une entreprise paysagiste de Villenave-d'Ornon (33), qui a créé une activité « bureau d'études » pour l'accueillir. Sur le terrain, elle a mis en pratique ses savoirs techniques et a commencé à se créer un réseau de connaissances qu'elle utilisera pour son installation. L'entreprise lui a permis de suivre une formation à l'utilisation des logiciels de planification et de métrés (2D). Une fois l'examen en poche, en 2011, elle s'est formée en autodidacte sur internet, aux logiciels 3D de visualisation ; ces compétences ne faisant pas encore partie de l'enseignement suivi. « La formation à la modélisation 3D n'est pas encore assurée par tous les établissements de formation, pourtant elle me semble indispensable », affirme Charlène Taleb. Aujourd'hui, cette chef d'entreprise se forme en permanence, essentiellement sur internet et par le biais des échanges avec ses collègues. « Il faut sans arrêt trouver de nouvelles techniques, être à l'affût des nouveaux matériaux, pour rester au top. »
Une installation mûrement préparée
Au terme de sa formation, Charlène Taleb savait précisément ce qu'elle souhaitait faire : proposer un service à la carte de conception de jardins, permettant au client de se projeter dans son jardin, par l'intermédiaire de la visualisation 3D. « Mon objectif était de créer un bureau d'études pour présenter un projet de A à Z. La modélisation 3D offre en effet la possibilité de visualiser et de concrétiser les espaces et de modifier en direct des éléments, des emplacements, des ambiances... »
Au mois de mai 2012, Charlène Taleb a donc lancé son activité de conceptrice-paysagiste, sous un statut d'auto-entrepreneur. Elle a elle-même créé son premier flyer de communication et l'a distribué à des professionnels ciblés et au grand public au sein de Bordeaux et des communes environnantes, par le biais d'envois par e-mails et de la distribution dans les boîtes aux lettres. « J'ai mis toute ma famille et tous mes amis à contribution à l'époque », relate-t-elle. Elle a également apposé un affichage réalisé par ses soins sur la vitre arrière de son véhicule. Puis elle a développé un site internet (www.dolceandgarden.com ), sur un hébergeur gratuit. « C'est très simple. En deux jours, mon site était en ligne, avec un minimum de préparation avant. J'ai aussi créé une page professionnelle sur Facebook. » Elle a obtenu son premier chantier grâce à ses relations, en l'occurence le père d'un ami constructeur de maisons. « Le bouche à oreille est ce qui fonctionne encore le mieux ! »
Le choix du nom de l'entreprise traduit la philosophie de la jeune femme : Dolce and Garden, Douceur et Jardin. Un intitulé en lien avec la dolce vita qui pour Charlène Taleb est une manière de vivre en fonction de ce que l'on a envie de faire. « Ma dolce vita à moi, c'est de faire ce que j'aime et je donne l'opportunité à mes clients de réaliser ce qu'ils ont envie de faire, de concrétiser leur envie de dolce vita, de jardin ! »
Une offre professionnelle originale
La première cible est la clientèle des particuliers, la seconde les paysagistes qui travaillent pour les particuliers. « Je propose plusieurs formules pour m'adapter à tous les besoins et tous les budgets : du simple conseil au jardin clés en main, en passant par le croquis d'ambiance et l'étude avec plans, le relevé topographique et le suivi de chantier. Toutes les étapes sont possibles, y compris pour les professionnels. Il faut savoir toucher à tout, du végétal au minéral, piscine, carrelage, électricité, clôtures compris... tout ce qui constitue les espaces extérieurs. Dans une formule complète par exemple, je réalise l'étude et je mets le client en relation avec un entrepreneur paysagiste, et nous faisons ensemble le chiffrage du devis. » L'offre de Charlène Taleb est basée sur la modélisation, la visualisation par le client du projet d'aménagement. Les croquis sont réalisés sur des logiciels 3D. « Le particulier peut faire appel à moi pour avoir une étude et des conseils pour réaliser lui-même son jardin ou il peut souhaiter une réalisation globale avec suivi de chantier. J'apporte un gain de temps aux professionnels et une crédibilité vis-à-vis de leurs clients. Il est plus facile de vendre un projet avec une modélisation et une simulation en direct. Je ne suis d'aucune façon en concurrence directe avec les jardiniers-paysagistes. Je viens compléter des compétences, pour l'étude et le projet, avant la réalisation qui sera effectuée par un spécialiste. » S'il est multiple, le réseau de Charlène Taleb est également constitué d'élèves qui avaient suivi la même formation initiale qu'elle au sein du lycée horticole Camille-Gaudard. Plusieurs sont devenus, eux aussi, entrepreneurs et se sont spécialisés. Aujourd'hui, ces contacts sont précieux. Chacun peut faire travailler l'autre. Par ailleurs, la jeune femme va à la rencontre directe des professionnels du paysage lors de salons ou d'évènements dédiés afin de faire connaître sa façon de travailler.
« Je me suis implantée en Gironde et je me fais connaître le plus possible. Ce qui me manque toutefois, c'est un budget pour pouvoir faire de la publicité. C'est beaucoup trop cher. Pour l'instant, je compte donc sur mes bonnes relations avec les clients et sur la qualité du travail que je réalise. » Le principal frein au développement de son activité est en effet la trésorerie disponible, qui lui permettrait de communiquer plus intensément. Elle avait également le souhait de participer au salon d'automne de l'habitat mais, là aussi, l'obstacle a été financier et technique ne lui offrant pas la possiblité de réaliser un stand. Pour renforcer son positionnement, elle a recherché une coopération avec un ou des entrepreneurs paysagistes, mais cette démarche n'a pas abouti cette année. « Et hormis le coût de la publicité, je me suis rendu compte que mon jeune âge et mon statut de femme n'ont pas facilité mon installation et le développement de ma société. J'évolue dans une profession majoritairement pratiquée par des hommes. Heureusement, j'ai tout de même réussi à faire tomber les tabous et aujourd'hui cela ne pose plus aucun problème. J'ai fait mes preuves en multipliant les projets d'aménagement de jardins. Je respecte les clients en leur apportant un travail à la fois soigné et durable. Les retours sont positifs. Cela m'aide à continuer dans l'espoir de stabiliser au plus vite Dolce and Garden ! »
Cécile Claveirole
Réalisation d'un jardin zen autour d'une piscine.
Grâce à des logiciels 3D, les clients peuvent imaginer leur futur jardin puis modifier, en direct avec la jeune conceptrice-paysagiste, des éléments, des emplacements, des ambiances....
Comme pour chaque projet mené de façon globale par Charlène Taleb, - ici un jardin en lien avec une piscine -, l'étude réalisée met le client en relation avec un entrepreneur paysagiste afin d'établir le devis.
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